Alors que le film Blair Witch est sorti ce mercredi (notre critique), redécouvrons ensemble la petite histoire du found footage, un genre bien particulier, dont les représentants se sont multipliés ces dernières années.
Vous ne le saviez peut-être pas, mais la saga Blair Witch vient de revenir sur nos écrans. Et si la production nous annonce que nous sommes une nouvelle fois face à un monument de l’horreur, c’est avant tout l’occasion de s’intéresser à l’histoire du found footage. Ce style particulier, qui se démarque par l’utilisation d’une caméra subjective, est devenu en quelques années un sous-genre du film d’angoisse. Pourtant, rien ne le prédestinait vraiment à un tel succès.
Son fonctionnement est simple mais son efficacité éprouvée. Il consiste à articuler un film comme s’il s’agissait d’un enregistrement vidéo véritable, présenté comme tel au spectateur. En ce sens, il se rapproche de la forme du documentaire, que Le Petit Robert décrit lui-même comme « un film didactique présentant des documents authentiques, non élaborés pour l’occasion ». Bien qu’il en soit conscient, cette tromperie “à l’amiable” exerce un pouvoir de fascination important envers le spectateur.
L’objet filmique ressemblant fortement à un genre dit sérieux, il est plus facile de croire aux événements auxquels on assiste. Un sentiment renforcé par le fait que les acteurs sont ici également opérateurs. C’est eux-mêmes qui font fonctionner la caméra, et par cette action légitiment d’autant plus la situation dans laquelle ils se trouvent. Le genre cultive donc au maximum une esthétique qui parait peu travaillée, à la manière d’un rush pris à la volée, dont l’utilisation finale n’est même pas confirmée.
Le found footage joue habilement sur deux piliers qui semblent au départ antagonistes. Le premier est l’aspect objectif de la situation, qui ne donne pas l’impression d’être devant un film traditionnel. Le second est l’esthétique, qui est spécialement travaillée pour tromper le spectateur.